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PVT Japon : les dernières infos

Début décembre, le ministère japonais des Affaires étrangères annonce que les citoyens néo-zélandais peuvent postuler 2 fois pour le PVT (mesure effective depuis le 1er décembre 2024). D’autres ressortissants sont concernés : les Britanniques, les Canadiens, les Autrichiens et les Danois. Ce bonus ne supprime néanmoins pas les autres conditions du PVT, à commencer par la limite d’âge : 18-30 ans.

Plus d’infos sur le double PVT pour la Nouvelle-Zélande : ambassade du Japon en Nouvelle-Zélande (lien en anglais).

Qu’est-ce que le PVT  (permis vacances travail) ?

Pour rappel, le PVT, VVT (visa vacances travail) ou working holiday visa (WHV) a été mis en place pour renforcer les relations internationales. Ce sont les Etats qui, en vertu d’accords bilatéraux, permettent à leurs ressortissants de découvrir un pays signataire de l’accord, généralement durant un an. Le PVT est un visa unique en son genre, car assez peu contraignant. Pas de promesse d’embauche ni de niveau d’études préalable exigé. Le travail autorisé par le PVT est un petit boulot servant à financer le voyage, et non un poste pérenne.

PVT Japon : tout dépend de votre nationalité

Pour espérer décrocher votre PVT Japon, il convient d’abord de vérifier si son pays figure sur la liste des Etats signataires de l’accord bilatéral avec le Japon ; liste disponible sur le site du ministère japonais des Affaires étrangères. En tout, 30 Etats, dont la France, sont éligibles au PVT Japon.

Mais pour l’instant, le Japon n’a pas encore signé d’accord avec un Etat africain. Certains Etats disposent de conditions plus favorables que d’autres (quotas annuels). Pas de quotas par exemple pour les Australiens, les Néo-Zélandais, les Portugais ou les Norvégiens (double avantage pour les Néo-Zélandais, qui peuvent désormais venir 2 fois !) Les quotas restent toutefois la norme pour la majorité des pays : 10 000 (Taïwan, Corée du Sud), 6 500 (Canada), 1 800 (France), 400 (Slovaquie), 100 (Uruguay, Luxembourg), 30 (Islande).

PVT Japon : limite d’âge

Les informations ci-dessous concernent la majorité des PVT :

  • Avoir entre 18 et 30 ans pour déposer sa demande.
  • Ne pas avoir déjà fait un PVT dans le pays concerné (mais vous pouvez bien sûr avoir fait d’autres PVT dans d’autres pays).
  • Voyager seul.
  • Etre en bonne santé.
  • Respecter les termes de l’accord bilatéral (que, bien sûr, vous aurez lu 3 fois)

Certains accords peuvent néanmoins inclure des spécificités. Par exemple, les ressortissants français peuvent postuler jusqu’à leurs 35 ans pour un PVT Canada, Australie ou Argentine.

Comment remplir son dossier PVT Japon ?

Figurent dans votre dossier :

  • Formulaire de demande de visa (téléchargeable sur le site de l’Ambassade du Japon en France ou disponible sur place). En cas de difficulté pour le remplir, demandez l’aide d’un.e agent.e lors de votre rendez-vous à l’ambassade ou au consulat.
  • Photo d’identité récente à coller sur le formulaire.
  • Passeport + photocopie (page avec photo).
  • Preuve de votre situation financière.
  • Certificat médical.
  • CV
  • Lettre de motivation.
  • Projet PVT (projet détaillé de votre séjour).

Preuve de votre situation financière

Si l’on ne vous demande pas grand-chose pour le PVT, on tient à s’assurer que vous pourrez vivre au Japon pendant un an. La preuve est un document officiel de votre banque attestant de vos ressources. Deux options :

Présentez un justificatif bancaire (compte courant, par exemple) de 4 500 euros minimum OU un justificatif bancaire de 3 100 minimum + votre billet d’avion aller-retour + la copie du relevé de compte sur lequel figure votre débit, preuve du paiement de votre billet. L’Ambassade rappelle qu’à ce stade, rien ne garantit que vous aurez votre permis. Acheter le billet d’avion à l’avance peut donc s’avérer délicat.

Certificat médical

Il s’agit d’un mot du médecin qui atteste de votre bonne santé. Le certificat ne doit pas avoir plus d’un mois. Si vous suivez un traitement médical, parlez-en à votre médecin et renseignez-vous auprès de l’Ambassade ou de votre consulat.

CV

Certain.e.s craignent de présenter un CV à trous. Pas d’inquiétudes : le CV pour le PVT n’est pas un test éliminatoire, mais permet juste de mieux vous présenter. En cas de parcours scolaire/universitaire/professionnel difficile ou peu fourni, misez sur vos réalisations : devoirs scolaires, travaux pratiques, études, rapports, projets collectifs, bénévoles, apprentissage en autodidacte, auto-formation etc.

Mettez également en avant vos initiatives personnelles : membre d’une association, d’un club de sport, d’art, de culture ; aide dans votre quartier à titre bénévole, pratique d’une activité en autodidacte (apprentissage du japonais avec des livres et/ou des cours en ligne) par exemple.

Lettre de motivation

Si vous avez déjà postulé pour intégrer une entreprise, vous êtes certainement déjà rompu à l’exercice.

Méthode 1 : reprendre le modèle « lettre de motivation d’entreprise »

Le modèle communément admis est le suivant : Vous (l’entreprise) ; Je (votre présentation) ; Nous (l’union des meilleurs, l’entreprise et vous).

Vous pouvez prendre cette base pour votre lettre de motivation PVT :

  • « vous » : phrase de remerciement pour l’ambassade/ le consulat.
  • « je » : votre intérêt pour le Japon.
  • « nous » : point de « nous », car vous n’allez rien faire avec l’administration ! A la place, expliquez en quoi ce voyage vous sera bénéfique, ce que vous comptez faire à votre retour dans votre pays, enrichi par votre expérience japonaise. Ne commettez pas l’erreur d’évoquer un éventuel souhait de rester sur le territoire ou de travailler. Gardez en tête l’esprit du PVT : 1 an pour découvrir le Japon, et retour à la maison.
  • Salutations finales (formule de politesse).

Méthode 2 : établir votre propre modèle

Parce qu’il ne s’agit pas d’une lettre de motivation pour trouver un emploi, certains préfèrent s’affranchir du modèle préétabli pour quelque chose de plus personnel. La méthode 2 est un bon compromis entre la lettre formelle (modèle 1) et la lettre plus informelle (mais qui ne verse pas pour autant dans le familier ! On reste poli !).

  • Paragraphe 1 : comment est né votre intérêt pour le Japon ?
  • Paragraphe 2 : qu’avez-vous fait de cet intérêt ? (cours de japonais, lectures sur le Japon, participations à des conférences, expositions, concerts, festivals, visites de musées, jardins japonais… pratique d’un art ou un sport en relation avec le Japon etc.)
  • Paragraphe 3 : lien entre votre intérêt et votre projet PVT Japon (voir plus bas). Ex : « La visite de… me permettra de découvrir le taiko etc. »
  • Paragraphe 4 : Expliquez en quoi le PVT Japon vous sera bénéfique.
  • Paragraphe 5 : Salutations finales.

Méthode 3 : la lettre de motivation thématique

Passioné.e de châteaux ? de littérature ou de cuisine japonaise ? de base-ball ? Testez la lettre de motivation thématique. Elle reprend le modèle précédent, mais en l’articulant autour de vos passions (choisissez-en une ou deux).

  • Paragraphe 1 : intérêt pour le Japon (amour des châteaux/ de la cuisine…)
  • Paragraphe 2 : vous vous êtes renseigné sur les châteaux japonais / avez commencé à cuisiner japonais.
  • Paragraphe 3 : votre PVT vous permettra de visiter les châteaux de Himeji, de Matsumoto, d’Osaka, etc. Vous comptez également déguster des plats locaux, et même prendre des cours de cuisine (écrivez le nom de l’école).
  • Paragraphe 4 : le PVT vous permettra d’approfondir vos connaissances sur les châteaux japonais / sur la cuisine japonaise.
  • Paragraphe 5 : salutations finales.
Fan de dramanganime jeux vidéo, faut-il l’écrire ?

Passionnés de manga, d’anime, de jeux vidéo et/ou de drama ? Faut-il écrire que vous traquerez l’image de votre personnage préféré dans toutes les ruelles japonaises ? Certains recommandent de ne surtout pas parler de ce pan de la pop culture japonaise, par crainte de passer pour un « otaku ». Mais tout dépend de votre manière d’écrire votre passion.

Pour marquer des points, liez votre passion avec la réalité : le 19e spécialiste et la pénurie mondiale de médecins, qui frappe aussi le Japon ; Le Dit du Genji et un PVT Japon incluant des visites de musées, pour découvrir l’époque Heian etc ; les jeux vidéo et la participation à des évènements dédiés, vous permettant de mieux comprendre les conditions de travail des développeurs et autres professionnels du secteur…

Ce qu’il faut retenir

  • Attention à la longueur ! La lettre de motivation ne doit pas faire plus d’une page, mise en page incluse.
  • Faites des phrases courtes. Ne soyez pas trop formel, mais pas trop familier non plus.
  • N’oubliez pas le but de la lettre de motivation : vous présenter, présenter votre projet, et le défendre.

Projet détaillé de votre séjour au Japon

Le projet détaillé permet de certifier que vous pouvez concrètement financer votre PVT Japon (modèle disponible sur le site de l’Ambassade du Japon à utiliser impérativement). Il s’agit bien d’un projet annuel. Ne soyez pas flemmard.e ! Détaillez votre projet période par période, quitte à inscrire ce que vous ferez chaque jour (pour les programmes les plus chargés…).

Comme son nom l’indique, le projet PVT est un projet. Vous ne pourrez peut-être pas le respecter à la lettre et personne ne vous obligera à le faire. Mais ce n’est pas non plus une raison pour écrire n’importe quoi. Car votre projet est aussi votre plan financier. Faites-le sérieusement, en gardant en mémoire l’esprit du PVT : découvrir le Japon autrement.

Colonne « Période » 

Périodes durant lesquelles vous serez à tel ou tel endroit. Soyez précis ! Exit les « vers avril » ou les « 1 mois et 10 jours » : quel mois est-ce ? quel jour ?

Colonne « Ville et préfecture » 

Votre ville de résidence pour la période + estimation du loyer + sites sur lesquels vous chercherez un logement. Ici, on ne vous demande pas de boucler vos réservations, mais de montrer que vous savez où vous logerez et comment vous trouverez vos logements, et ce, pour toute l’année.

Colonne « Activités » 

C’est la plus grosse colonne. Elle comprend en fait plusieurs sous-catégories :

Tourisme, culture 

Visites + coût (transport, activités payantes, etc.) Par tourisme, on n’entend pas forcément les grosses visites : la découverte d’un jardin compte comme du tourisme. Inscrivez bien le nom de tous les lieux que vous comptez visiter.

Autres activités 

Cours de langue, de sport, etc. + nombre d’heures prévues + coût

Petits boulots éventuels 

Estimation du salaire + nombre d’heures. Sites sur lesquels vous chercherez un job.

Budget récapitulatif (à la fin du projet)

Ne l’oubliez pas ! C’est un moyen pour l’Ambassade, mais aussi pour vous, de confirmer que vous terminez l’année dans le vert. Un budget déficitaire serait du plus mauvais goût. Votre budget récapitulatif peut se présenter sous la forme d’un tableau à deux colonnes (dépenses / recettes) avec plusieurs lignes côté dépenses :

  • Dépenses : transports, loyer, forfait tél + Internet, nourriture, activités, etc.
  • Recettes : sommes de départ + revenus générés sur place (grâce au job).
  • Somme supplémentaire : pour les imprévus.


Projet PVT Japon : ce qu’il faut éviter

Un projet 100% travail

Comme dit précédemment, le PVT sert avant tout à découvrir le pays. Le travail est une option pour faciliter le voyage, pas le but de votre voyage. Si votre programme n’est qu’une accumulation de petits boulots, vous courez à l’échec.

Un projet 100% Tokyo

On ne cesse de répéter que Tokyo n’est pas le Japon. Quittez Nakano, Ikebukuro et Shinjuku pour aller explorer d’autres horizons. Même avec un budget serré, c’est possible. On ne vous demande néanmoins pas de naviguer sur toutes les îles du Japon. Vous pouvez vous fixer sur une région et explorer les environs. Par exemple, vous êtes principalement sur Fukuoka (la ville) et partez découvrir les préfectures voisines : Saga, Nagasaki, Kumamoto… Vous restez un irréductible d’immense Tokyo ? Pas de soucis : testez les villes (Yokohama, Kamakura, Chiba, Saitama, Kawagoe…) et préfectures environnantes (Chiba, Kanagawa, Saitama…).

PVT Japon : les derniers conseils

  • Gardez toujours en tête le but du PVT : découvrir le pays autrement.
  • On ne vous demande pas de vadrouiller sitôt descendu de l’avion. Vous pouvez rester plusieurs semaines/mois dans une ville/région avant d’aller en découvrir une autre.
  • Pas de soucis si, ponctuellement (par exemple, sur un mois), vos dépenses sont supérieures à vos revenus. Par contre, votre budget final (à l’année) devra être positif.
  • Pour voyager malin, pensez aux bus (Willer Travel, par exemple).
  • La lettre de motivation, le CV et le projet sont à rédiger en anglais, de préférence. Mais le français est accepté.
  • Le justificatif financier doit être à votre nom…
  • Argent : partez avec un peu plus que le minimum demandé.
  • Vous devez vous-même vous présenter à votre rendez-vous PVT Japon (liste de l’Ambassade ou du consulat selon la zone de résidence).
  • Le PVT est gratuit !


Faire un PVT Japon, c’est aussi aller à la rencontre de soi. En allant vers les autres, on se découvre autrement. Une découverte hélas conditionnée à la limite d’âge… D’où l’importance de bien faire vos calculs tant que vous êtes éligibles. Selon votre projet professionnel et/ou vos objectifs vous vous reporterez peut-être sur le visa étudiant (mais il faut étudier sérieusement), le permis de travail (mais il faut trouver un travail…). La découverte du Japon en tant que touriste reste bien entendu ouverte à toutes les personnes.

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