Retour sur Jihyun et ses galères… Pour rappel, Ne m’oublie jamais, (disponible sur Piccoma) c’est le webtoon de la célèbre HIGASHIMURA Akiko (Princess jellyfish, Le Tigre des Neiges, Tokyo tarareba girls…). Le webtoon a bénéficié d’une sortie en Corée du Sud et au Japon. C’était un souhait de l’autrice, qui une grande fan de la Corée du Sud.

Ne m’oublie jamais raconte l’histoire de Jihyun, 30 ans, qui refait le film de sa vie et réalise qu’elle n’a rien accompli. Elle voulait être journaliste. Elle a fini moitié paparazzi dans une obscure revue people. Heureusement qu’elle peut s’enivrer gratos et sans risque dans les yeux de Haneul, l’acteur beau gosse du moment. Enfin, sans risque, c’est elle qui le dit…

Si vous souhaitez découvrir le webtoon, je vous renvoie vers l’épisode 11. Si vous ne voulez pas avoir de révélations sur l’histoire, arrêtez l’écoute ici. Car à partir de maintenant, il y aura plein de révélations !! Jusqu’à l’épisode 98 !! Vous voici prévenus !!

Ne m’oublie jamais, le retour

Encore des trentenaires qui galèrent… On les a vues dans les Tokyo tarareba girls, saison 1 et saison 2, dans A Fake affair… Bien sûr, là n’est pas le problème. On peut très bien avoir un thème de prédilection et le développer dans plusieurs de ses œuvres.

Le problème, c’est qu’on retombe toujours sur les mêmes clichés : la fille paumée qui attend son prince. Je grossis volontairement le trait, mais on n’est pas loin ! C’est très shôjo, certes. Mais le shôjo, ce n’est pas que ça. Et même si l’on parle d’amour, on peut très bien éviter de tomber dans ces poncifs. Dans Princess Jellyfish, par exemple, le groupe des otakettes apportait beaucoup de fraicheur, d’humour et d’originalité. Ça retombe justement quand elles se mettent à bosser sans que l’on sache vraiment ce secteur est fait pour elles (surtout pour Bamba et Mayaya).

Dans Ne m’oublie jamais, Jihyun part à la recherche de ses souvenirs d’enfance. Elle aimait Jimin, le garçon du quartier un peu plus jeune qu’elle. Mais il est parti, et les souvenirs de Jihyun s’emmêlent. Ils se retrouvent finalement. C’était lui, Haneul, l’acteur. Jihyun a toujours trouvé qu’ils se ressemblaient.

Jihyun, la passive

L’autrice nous présente Jihyun comme une grande fan de Haneul. Et Jihyun n’est pas n’importe qui : c’est une journaliste paparazzi. Mais elle n’a pas les caractéristiques qu’on attendrait d’une journaliste de potins et d’une fan. Elle est plus passive que curieuse et semble bien loin de la pêcheuse de scoops. Souvent, ce sont les autres qui lui amènent l’info… comme ce jour où ces collègues lui montrent la photo de Haneul enfant, qui se trouvait sur internet alors qu’on nous expliquait auparavant que l’agence avait interdit toute info ou photo sur le passé de la star…

La trentenaire finit par agacer. Son enquête à la recherche de ses souvenirs n’est vraiment pas terrible. Au début, elle retourne dans sa ville natale fouiller son passé. Mais bien vite, ce sont les autres qui lui amènent les infos. Jihyun manque d’audace, de sens de la débrouillardise, de curiosité, de persévérance, de finesse d’esprit.

Il y a par exemple une scène où un chauffeur de taxi doit la pousser à aller rejoindre Haneul/Jimin. Elle a pourtant fait une bonne partie de la route, mais flanche au dernier moment, alors qu’elle veut connaître la vérité. Le chauffeur de taxi lui balance tout ce qu’elle voulait savoir. Elle reste démotivée. Il doit l’encourager encore pour qu’elle quitte le taxi et court rattraper Haneul.

Jihyun ne sait pas faire la fête

Une autre scène est encore plus représentative de ce manque de finesse d’esprit de Jihyun. C’est vers l’épisode 80, je crois. Quand son ami d’enfance Taein et elle couvrent un festival de stars auquel assiste Haneul.

A ce stade de l’histoire, des rumeurs courent depuis que Haneul a secouru publiquement Jihyun. La journaliste veut se faire oublier, mais sa boite l’envoie couvrir le festival de cinéma. Taein propose de jouer les gardes du corps. Jihyun accepte. Elle veut être traitée en adulte, mais agit comme une préadolescente.

Une des organisatrices du festival informe Jihyun qu’il y aura une « petite soirée » décontractée. Inutile donc d’y venir apprêtée. L’organisatrice est amoureuse de Taein, et elle sait que ce dernier aime pour Jihyun… Jihyun connaît bien sûr les sentiments des uns et des autres… Ce sont les feux de l’amour, allons donc ! Mais contre toute attente, la crédule Jihyun croit les balivernes de l’organisatrice et vient à la soirée « sapée comme jamais » on devrait se saper pour un tel évènement : vieux jean, vieilles godasses, doudoune, casquette.

Voilà donc la professionnelle en pleine action. Comment expliquer que Jihyun, qui s’inonde de presse people depuis l’adolescence, ne sache pas s’habiller pour couvrir une soirée mondaine ?

Taein, l’ami collant

Taein aime Jihyun depuis les premiers rots. Il fait partie de ces enfants incapables d’être gentils avec leur amour de cour d’école. Jaloux, Taein embêtait Jihyun et Jimin. Cependant, même après la disparition de Jimin, Taein ne tente rien avec Jihyun. Elle ne l’aime pas, et ça se voit. Il espère néanmoins que la bonne entente entre leurs parents respectifs et sa richesse (Taein est l’héritier d’un domaine viticole) jouera en sa faveur…

Jihyun se moque de la fortune de Taein, mais lui est sûr qu’elle finira avec lui. Poussé par ses amis, il se décide à lui avouer ses sentiments… Ses sentiments prennent l’autoroute et il l’oblige à l’épouser entre le steak et le sorbet pomme-poire. Taein a invité Jihyun dans un restaurant de luxe pour la demander en mariage. Le mauvais goût côtoie le mauvais goût. L’homme, qui est pourtant censé connaître son amie, fait tout ce qu’elle déteste. Il se pointe endimanché dans un restaurant luxueux. Il fait du rentre-dedans, prend des non pour des oui et ça énerve Jihyun. Sur ce coup, on la comprend. Ces personnages dont on excuse la rudesse par un « grand coeur, au fond » laissent entendre qu’à force d’acharnement sur la victime, elle finira par céder. Non, c’est non, et c’est tout.

Celle qui ne sait toujours pas faire la fête

Retour à la soirée de stars. Haneul aperçoit sa Cendrillon mal fagotée et dépêche ses couturiers. Jihyun revient version rouge à lèvres, robe courte moulante et talons aiguilles. Fier, Haneul l’entraîne sur le toit pour causer à l’abri des regards… pense-t-il.

Sur leur grand toit, Haneul et Jihyun entrent dans un débat amoureux des plus lunaires. Haneul aime Jihyun, mais ne peut la protéger. Jihyun peut se protéger elle-même bien que toutes ces actions démontrent le contraire… L’amour ne triomphera pas ce soir. Haneul écourte la discussion, retourne dans son monde de star, dévale les escaliers, croise Taein (qui doit avoir un « radar Jihyun »), lui confie la trentenaire comme on passe un bâton de relai ou un sac de pommes de terre, et disparaît.

Jihyun court avec ses talons aiguilles pour rattraper son Haneul, mais oublie qu’elle est perchée sur 12 centimètres, trébuche, tombe dans les escaliers. Taein, toujours dans les bons coups, ouvre les bras pour la réceptionner, et tant pis pour sa tête et sa vie. C’est le drame. Jihyun imagine son ami mort, ou paralysé par sa faute, et prend une grande décision. Elle abandonne son amour pour Haneul et de rester avec Taein, pour toujours.

On dirait un roman à l’eau de rose. Pourquoi pas, après tout. Jihyun la naïve flemmarde, et ses deux riches prétendants. Taein le bourru au grand cœur, et Haneul la girouette.

Dans les romans classiques à l’eau de rose, on aime présenter une héroïne naïve avec un homme « expérimenté », riche, grand, athlétique, ai-je oublié quelque chose ? Beau physiquement, oui oui oui… Haneul coche-t-il les cases du prince conservateur ? Physiquement seulement. A l’intérieur, c’est une girouette.

Il faut sauver Haneul

On le croit sûr de lui au début. Peut-être à cause de son aisance à enfiler le costume et à poser devant les caméras. Mais Haneul l’avoue lui-même à la fin de l’épisode 98 : il n’est qu’un produit de consommation. Trimbalé ici et là depuis le décès de ses parents, il a grandi en décalage, il a passé son adolescence et le début de sa vie d’adulte sous les caméras. Le métier, d’abord pris pour survivre avec son grand frère, est devenu son unique espace de vie. Mais Jimin se plaît-il dans le beau costume de Haneul ?

Son agence l’oblige à cacher son passé. Etrange décision. Au contraire, le destin du « pauvre orphelin devenu star » ferait vendre. Les cachoteries ne tiennent plus quand Haneul et Jihyun se retrouvent. Il veut jouer les héros et la sauve effectivement à plusieurs reprises. Mais il s’enfuit au moment crucial avant de reprendre ses esprits et d’envisager une vie à deux. C’est humain, soit. Le monde marche à l’envers, et les humains sont des girouettes. Peut-être que Haneul perd les pédales et a besoin d’être sauvé. Il ne protège personne. Il a surtout besoin d’être protégé.

Jihyun pourrait-elle remplir ce rôle ? A voir comment elle révèle à qui veut l’entendre des infos sur le passé de Haneul, on en doute fort… Car oui, pas de feux de l’amour sans méchant. Méchant vite fait. Sur la route du succès, Haneul a fait des dégâts. Un ancien collègue de showbiz, bien décidé à se venger, s’est rapproché de la naïve Jihyun. Il lui a même révélé son plan, ce qui n’a pas trop alerté notre reporter trentenaire. Elle danse avec lui dans la rue, accepte son aide, ne soupçonne pas qu’il puisse l’enregistrer… Eh beeeh, vivement la suite ?

A quand la suite ?

Bonne question. On verra les pourparlers avec mon compte bancaire. Ma curiosité me pousserait à continuer d’acheter les chapitres. Ma curiosité est heureusement devenue moins curieuse avec les années. J’ai mis fin à mon principe « une série commencée, une série à terminer ». Principe terrible, surtout lorsque les finances crient « STOP ! » Désormais, c’est plutôt « commence, et on verra ». C’est tout vu pour Ne m’oublie jamais ! Pour l’instant, pas grand-chose à voir, même si l’épisode 98 s’est terminé sur une scène pleine de tension. Jugez plutôt : Haneul a enfin eu le courage d’appeler Jihyun, mais c’est Taein qui a décroché. Oh là, là !

Les infos en plus

Crédit image : © HIGASHIMURA Akiko – 2020 / Bungei Shunjuu

Ne m’oublie jamais (Watashi no koto oboete imasuka) : la page officielle.

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Générique du podcast : Hands of the wind, de Manuel DELSOL

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