Du 6 au 11 février se tiendra, à Paris, le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle. C’est un évènement majeur pour la France, qui ambitionne de devenir un « leader de l’IA ».

PLUTO CODE IA

Terminé en 8 tomes, le manga Pluto (URASAWA Naoki), rend hommage à Astro, la célèbre œuvre de Tezuka. Au Japon, la série est sortie en 2004 chez la Shôgakukan. Elle sort en France en 2010, chez Kana. L’anime, produit par Genco, Tezuka Productions et M2, est disponible sur Netflix.

Code Japan – The Price of Wishes est un drama japonais de 10 épisodes sorti en 2023 sur NTV et ytv et disponible gratuitement sur Viki.

Les deux thrillers nous présentent un monde sombre où les intelligences artificielles font partie du quotidien. C’est surtout le cas dans Pluto. Dans Code, c’est une mystérieuse application qui bouleversera le monde…

Grand angle et question ouverte : vers quel monde tendons-nous ?

Comment encadrer les intelligences artificielles ?

« Pour accomplir la promesse de l’intelligence artificielle et éviter les risques, nous devons réguler cette technologie. Il n’y a pas d’autre chemin » déclare Joe Biden, le 30 octobre 2023. Conscient de grandes opportunités, mais aussi des grands risques que représente l’intelligence artificielle (IA), l’ancien président américain signe un décret pour les encadrer. A l’époque, les intelligences artificielles sont de plus en plus utilisées. Les autres Etats s’organisent pour tenter d’intégrer ces nouvelles technologies (Australie en janvier 2024, Europe en février 2024…). Des encadrements dont semblent se passer les entreprises innovantes, toutes lancées dans la course aux IAs.

GAFAM NATU et intelligences artificielles

Si les IAs font de plus en plus parler d’elles, elles occupent les entreprises innovantes depuis de nombreuses années. Parmi elles, les GAFAM (Google, Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft) et les NATU (Netflix, Airbnb, Tesla et Uber), qui se livrent une bataille féroce. Bataille également observée au niveau des Etats, à coup de milliards de dollars. Ces investissements pharaoniques visent un double objectif : doper l’innovation tout en attirant les talents étrangers.

Monde en pénurie cherche talents étrangers

Les « talents étrangers » sont des travailleurs qualifiés ou très qualifiés, qui migrent, s’expatrient, immigrent à l’étranger. Le terme, très utilisé pour décrire les experts du tertiaire, s’emploie aussi pour les talents du primaire et du secondaire.

Halte aux idées reçues

On pense souvent à tort que le mot « migrant » désigne une personne sans papier. Un détour par le dictionnaire montre qu’un migrant est une personne passant d’un pays à un autre. Le mot est neutre. Mais aujourd’hui, il est connoté péjorativement. Journaux télé et discours des politiques l’utilisent quasi exclusivement pour parler des personnes en situation irrégulière.

Hérité de la colonisation, le mot « expatrié » est connoté positivement. A l’époque, les colons l’avaient justement utilisé pour se distinguer des personnes qu’ils emmenaient de force dans leur pays. Ils ne voulaient pas s’appeler « immigrés ». Ils se sont appelés « expatriés ». Certains pensent que l’expatrié est forcément riche, vient plutôt de l’hémisphère nord et choisit de partir. L’immigré serait forcément pauvre, viendrait plutôt de l’hémisphère sud, et serait contraint de partir.

C’est faux.

Les deux mots renvoient à une même réalité. L’immigré est une personne qui vient s’installer dans un autre pays. L’expatrié est une personne qui part de son pays pour aller vers un autre. Même réalité. L’expatrié est un immigré. Et vice versa. L’expatrié est aussi un migrant, puisqu’il va vers un autre pays. Immigré, expat, migrant. Même réalité. S’il est en situation régulière, il sera un expat/immigré/migrant en situation régulière. Dans le cas contraire, il sera en situation irrégulière.

Les intelligences artificielles au travail

Au Japon aussi, on se tourne vers l’IA pour contrer les pénuries de main-d’œuvre. En 2023, le ministère japonais du Travail a débloqué de 100 milliards de yens pour aider les petites et moyennes entreprises (PME) à remplacer les postes manquants par les intelligences artificielles (contrôle qualité, nettoyage, service client…). Déjà en 2018, le pays faisait de l’IA une « priorité ».

Selon une enquête relayée par l’Observatoire de l’Europe en novembre 2023, les intelligences artificielles transformeront profondément le monde du travail. Elles réaliseront de plus en plus de tâches ordinairement confiées aux travailleurs. L’enquête montre que face aux pénuries de main-d’œuvre, les entreprises qui le peuvent optent pour l’IA générative. Mais elles appellent aussi à plus d’encadrement, pour protéger leurs données, par exemple. Lors du webinaire présenté le 12 décembre 2023, l’Organisation internationale du travail (OIT) parle également d’une transformation des emplois. Son étude, publiée en août 2023, évoquait déjà cette transformation, susceptible de créer davantage d’emplois, surtout des emplois qualifiés.

Les intelligences artificielles créent des emplois, mais en détruisent aussi.

Etre humain au travail

Caissier.ère, programmeur.euse informatique, secrétaire, employé.e de banque ou d’assurance, rédacteur.trice web, journaliste, écrivain.e, graphiste, photographe, analyste de marché, assistant.e juridique, musicien.ne, scénariste, comptable, enseignant.e, avocat.e… voici la longue liste (non exhaustive) des métiers menacés par les IAs… Les chercheurs estiment que tous les métiers dont les tâches sont automatisables sont concernés. Les humains ont néanmoins encore de longs jours de travail devant eux.

Car malgré les impressionnants progrès des intelligences artificielles, on a toujours besoin d’humains. Le « tout robot » pour apprendre, ça ne va pas. Les métiers de contact font intervenir l’empathie, la bienveillance, etc. D’autres nécessitent une analyse complexe, la prise en compte de l’éthique, de valeurs. Une production boostée à l’IA n’est pas la même chose qu’une œuvre humaine. Dans le cas de l’art, les œuvres des robots soulèvent d’ailleurs un important problème de droits d’auteurs. Les métiers de l’artisanat, de la cuisine et les professions techniques sont aussi préservés.


Le défi actuel est bien de définir comment utiliser ces intelligences artificielles. Elles ne sont clairement pas à mettre dans toutes les mains, et ont déjà révélé leurs effets catastrophiques lorsqu’elles sont mal utilisées. Racisme, sexisme, discours haineux… Il faudrait une prise de conscience des acteurs du secteur et des politiques, pour un meilleur encadrement. Les IAs devraient servir à améliorer le quotidien des personnes (comme les avancées médicales), non à les contraindre et à les dominer.

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