Précédemment dans Deep 3

Bientôt le jeu sur la touche ?

Le début de saison commence bien pour les Gauchos. Pourtant, Damian cogite. Son yips est toujours là, et semble même empirer. Comment envisager sa carrière s’il ne peut plus marquer ? Les paroles d’Earvin Johnson lui redonnent confiance. Le tome 4 s’ouvre… et le cas de Damian empire. Pourtant, il affiche une détermination de fer. Une autre voie est toujours possible. C’est peut-être cette voie qu’à rencontrée Allen, le basketteur japonais du tome 2 ? Il a gagné son ticket pour les États-Unis et a intégré l’équipe des Rattlers, qui joue justement contre les Gauchos pour le 10e match de la saison régulière. De l’issue du match pourrait dépendre le reste de la saison des Gauchos…

Vive les Gauchos

L’équipe est bien là, désormais. La progression est indiscutable, entre un tome 2, où les individualités empêchaient l’équipe des Gauchos d’avancer, et ce tome 4, où chacun veille sur l’autre. Tim, le capitaine (poste de meneur) est posé et cherche à éviter les conflits. Bruce, autre meneur, a les encouragements plutôt agressifs. Chris (arrière), est un provocateur. Très cynique, il peut faire penser qu’il n’a besoin de personne, mais en fait, c’est tout le contraire. Joe, l’ailier fort, se croit aussi invincible, du moins, plus utile que Damian. Ses remarques font mal. Mais heureusement, l’équipe s’explose pas comme dans le passé.

Toujours aussi prenant. Le manga nous montre la lente progression de joueurs doués, mais encore jeunes et maladroits. On sent justement la pression pour ces adolescents qui jouent leur avenir à chaque match. Une blessure ou un choc psychologique peuvent tout remettre en question. Et il faut encore composer avec les problèmes d’argent, de logement, les soucis familiaux… pas facile de toujours sourire. Avec leurs espoirs, leurs incertitudes et leurs erreurs, les enfants des Gauchos montrent leurs fêlures, et se montrent attachants.

Cheerleaders

Un point sur les cheerleaders, ces pom-pom girls (et pom-pom boys !) devenu.e.s incontournables, notamment dans le basket. Le tome 4 les fait apparaître dans une courte scène. Des cheerleaders partent manger avec des membres des Gauchos. Damian aimerait bien venir, mais il a le privilège de faire des heures supplémentaires…

Qui sont donc ces cheerleaders ? On les reconnaît à leurs courtes tenues et leurs chorégraphies sexy. Le travail, car il s’agit bien de cela, ne se résume cependant pas à ça. L’activité est prenante, et souvent mal rémunrée. Les cheerleaders sont de véritables athlètes, des acrobates dont le talent n’est pas reconnu à sa juste valeur.

Plusieurs affaires ont éclaté. Par exemple, un article de Clément GUILLOU paru dans Le Monde, en 2015, évoque l’affaire Lauren HERRINGTON, première pom-pom girl à attaquer la puissante National Football Ligue (NFL), institution du basket. La plaignante, danseuse pour l’équipe des Bucks de Milwaukee (saison 2013-2014) dit gagner 59 euros par match et 27 euros par entraînement. Soit, rapporte Le Monde, « entre 3 et 4 euros de l’heure, selon les estimations de l’athlète ». Lauren était donc payée en dessous du salaire minimum (6,56 euros).

Plus tôt, Paula MARSH, ancienne membre des Luvabulls, cheerleaders des Chicago Bulls, rapporte qu’une danseuse ne gagnait à l’époque que 50 dollars (45 euros) par match. 45 euros pour des heures d’entraînement par semaines, des contraintes sociales (régime imposé, contraintes horaires…). Car oui, difficile de vivre avec ce seul emploi. L’affaire a pris tant d’ampleur que la Californie a légiféré en 2015 pour que les cheerleaders soient considérées comme des employées à part entière, avec le salaire équivalent.

Notre Belle Famille

La NFL n’en est pas à sa première affaire. La NBA, également en cause, rappelle que les cheerleaders font partie de la famille. Mais dans les histoires de famille, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Les cheerleaders sont plutôt en bout de table, avec les assiettes vides et les miettes de pain. D’après le journal Le Monde, d’autres « membres de la famille NBA », comme certaines peluches géantes, gagneraient 10 000 euros par mois…

Certes, l’article du Monde date de 2015. Mais le temps passe et les affaires se répètent. En juin 2018, 5 anciennes sportives attaquent la NFL. Leur avocate, Gloria ALLRED, citée dans un article d’Émeline FERRY avec l’AFP, paru le 6 juin 2018 sur RTL, explique : « Les femmes méritent le respect et d’être payées à leur juste valeur. L’époque où les femmes acceptaient les miettes que voulaient bien leur donner les hommes est terminée, c’est assez ».

Les anciennes cheerleaders demandent un salaire prenant véritablement en compte tous les aspects de leur travail, et donc, un salaire au dessus du salaire minimum. Elles exigent aussi d’être « enfin respectée et non exploitées ». Selon leur avocate, ces sportives étaient harcelées et parfois brutalisées. L’affaire prend une ampleur nouvelle avec le mouvement #MeToo. Pour l’avocate Gloria ALLRED, créer des groupes de cheerleaders mixtes, avec des hommes, donc, permettrait d’améliorer les conditions de travail.

Cheerleaders has been ?

Les pom-pom girls sont-elles passées de mode ? 2020, Montréal. Les Alouettes, célèbre équipe de cheerleaders, met fin à ses activités. L’annonce de la direction, brutale, ébranle le club. Il comptait 32 membres en 2019, 26 femmes et 6 hommes, rémunérés 100 dollars par match (environ 93 euros). La crise a-t-elle eu raison de la formation ? La direction annonce plus de 100 000 dollars économisés rien qu’en 2020, avec à la fin des Alouettes. La pilule a du mal à passer pour des athlètes qui ont consacré une grande partie de leur temps à leur activité. Les langues se délient, et la question du salaire revient sur le tapis. Activité sous-payée, bénévolat… Les cheerleaders gagnaient certes 100 dollars par match, mais leur taux horaires était, selon l’article de Mathieu BOULAY, paru dans le Journal de Montréal « en dessous du salaire minimum ».

Le journaliste évoque également un monde en plein changement. La passion reste là, mais le monde dans lequel évolue les cheerleaders est réputé sexiste et violent. Des sportives (bien plus nombreuses que les pom-pom boys) ont parlé d’attouchements, de harcèlement, d’insultes, de comportement et commentaires déplacés venant des joueurs, du staff ou même d’inconnus ; sur Internet, leurs photos jetées sur les sites de sport, se retrouvent à la merci des commentaires les plus vicieux… Que faut-il donc faire ? Augmenter les salaires ? Instaurer de nouveaux droits pour les pom-pom girls ? Exiger des tenues plus couvrantes ? Supprimer les traditionnelles cheerleaders par des groupes de supporters ? Suite dans l’article consacré au tome 5 de Deep 3.

Les infos en plus

Deep 3 tome 4, aux éditions Mangetsu

Générique du podcast : Hands of the wind, de Manuel Delsol 🙂

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