Précédemment dans Urbance

Rappel Urbance

Le tome 2 d’Urbance, le manga de Joël Dos Reis Viegas, est sorti chez Ankama. Pour rappel, Urbance, c’est le chaos et la guerre fatale entre deux clans qui ne peuvent pas se supporter au propre comme au figuré depuis qu’un virus décime la population. Pour survivre, la seule solution est l’abstinence sexuelle. Femmes et hommes vivent séparés par un gigantesque mur. Les rapports entre femmes et hommes sont sévèrement prohibés, et gare à celle ou celui qui osera enfreindre les règles. Tous les habitants ont en permanence un bracelet qui joue les mouchards.

La séparation cristallise la haine. L’apparition d’une nouvelle drogue, N-Dorphin, fait éclater le statu quo précaire. Car les deux clans veulent s’emparer de la dangereuse substance… L’histoire commence avec Lesya qui débarque à Tech City, un bastion féminin. Là-bas, toutes les filles s’appellent « sœurs » et se promettent une fidélité sans faille. Tech City est dirigé par Amy, qui prend vite Lesya sous son aile. Manque de chance pour elle, Lesya s’attire vite 1000 ennuis. Dès son arrivée, elle se fait épingler par Coevo, la milice répressive. Raison : elle est en compagnie d’un homme, Kenzell… le N-Dorphin n’est pas loin, et la guerre est plus que jamais déclarée.

La guerre à la porte

Dans le tome 2 Lesya a sauvé sa tête, mais est observée par les autres filles. Sa soudaine promotion auprès d’Amy, la boss, provoque des jalousies. Sam rêve depuis longtemps d’intégrer la garde rapprocher d’Amy. Se voir doubler par une nouvelle la révulse. Elle est bien décidée à éliminer sa rivale par tous les moyens…

Chez les garçons, on recherche activement Kenzell, accusé de comploter avec les filles pour la drogue. Mais quand la milice s’en mêle, la violence monte d’un cran et châtie les innocents. Pendant ce temps, Kenzell et Lesya se retrouvent… ils n’ont pas fait exprès, mais tout le monde pense que si. Alertée par Sam, Amy découvre les deux héros. C’est sûr, ils sont de mèche. La guerre entre les deux camps a bel et bien sonné.

La tension monte dans ce 2e tome. C’est la moitié de la série. En effet, Urbance comptera 4 tomes. 4 tomes qui se veulent intenses et qui nous présentent un monde barricadé sur lui-même. Il y a tout d’abord ce mur qui sépare les hommes et les femmes. Leur territoire est lui-même perdu sur une île. Un mouchard bracelet épie tous les mouvements. Le monde d’Urbance est sombre. Même l’amour est réprimé. Il revient d’une façon larvée, à travers le N-Dorphin… Au fond, la guerre pour s’emparer de cette drogue est peut-être une guerre pour retrouver le droit d’aimer…

La Fuite et le Temps

Dommage, il manque quelque chose. Tout d’abord, côté dessins. J’ai l’impression que l’auteur n’a malheureusement pas eu le même temps pour les sublimer. Certaines certaines poses sont un peu moins détaillées que sur le tome 1. Oui, cela arrive. Créer un manga seul de bout en bout, c’est dur, surtout lorsqu’on a d’autres activités professionnelles qui s’ajoutent.

L’univers d’Urbance mériterait plus de tomes pour être développé. On sent que l’histoire se compresse sur elle-même pour aller à l’essentiel. Pourquoi pas ? Mais il n’y a pas assez de temps ni d’espace pour affiner. A la lecture, ça donne quelque chose de presque trop rapide, comme si on sautait les étapes.

Trop rapide ?

Le monde d’Urbance ne se réduit pas à un filles VS garçons. La carte présentée dans le premier tome montre différentes « villes » de filles et de garçons, avec, dans chaque ville, différents clans. Ça fait beaucoup d’infos, et potentiellement beaucoup de personnages. Qui mettre en avant ? Comment faire vivre cette multitude dans un manga de 4 tomes ?

Heureusement, on voit vite se dégager les héroïnes et les héros. Ce sont d’ailleurs les femmes qui sont surtout représentées : la boss, sœur Amy, sa seconde, Gale, l’héroïne, Lesya, et la rivale, Sam. Chez les garçons, on identifie très vite Kenzell, qui n’aspire qu’à vivre libre et à faire sa musique. Il y a aussi ses amis, Ethan et Wils.

Là encore, faute de temps, le scénario intègre peu de nuances. Peut-être que l’auteur a voulu représenter ce mur dans l’écriture même de l’histoire : tout est frontal et se percute durement. C’est même peut-être un leurre pour nous forcer à ne regarder que dans une direction, quand d’autres choses se passent dans la coulisse…

Ce bilan partagé me pousse à continuer sur le tome 3, jusqu’à la fin même, pour voir plus loin que le mur ! Que va-t-il arriver à Lesya, à Kenzell… Que va-t-il arriver à ce monde en guerre contre lui-même ? La suite, la suite.

Les infos en plus

Retrouvez Urbance chez Ankama

Générique du podcast : Hands of the wind, de Manuel DELSOL

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