Le rêve impossible ?
Vivre ses rêves, oui, mais jusqu’où ? Damian KAWAI a toute la vie pour y penser. Du moins, c’est ce qu’il pense. Il est jeune, vibre pour le basket et rêve d’intégrer la NBO, la plus grande ligue professionnelle de basket. C’est le digne fils de son père, Earvin Johnson, le célèbre basketteur afro-américain. Sa mère l’encourage à vivre ses rêves. Mais jusqu’où repousser ses limites ? Blessé lors d’un match, la sentence tombe pour Damian : il souffre de yips. Appelé aussi « dystonie de fonctions », le yips est une pathologie neurologique provoquant des contractions involontaires des muscles, surtout en cas de forte concentration pour exécuter un geste précis. Les gestes deviennent justement imprécis ; les muscles sont comme bloqués. L’on comprend mieux le désarroi de Damian. Comment jouer au basket dans ces conditions ?
Deep 3, les origines
A l’origine du manga Deep 3, un duo d’artistes : Ryôsuke TOBIMATSU (dessins), Mitsuhiro MIZUNO (scénario). Le manga, sorti en 2021 chez la Shôgakukan, est sorti en France un an plus tard, chez Mangetsu. Mitsuhiro MIZUNO se livre d’ailleurs dans une postface touchante. On le sent passionné et concerné à sa manière par le sujet. A travers Deep 3, l’auteur souhaite délivrer un message d’encouragement. Il faut oser croire, même lorsque tout semble aller contre ses projets. Croire, c’est déjà combattre.
J’ai acheté le tome 1 chez mon cher libraire. La série est encore en cours, avec 6 tomes sortis au Japon et 5 en France. Grande fan de Slam Dunk, je découvre avec Deep 3 un autre manga humain, puissant et entraînant. Nul doute que je me procurerai les autres volumes. Comme avec Le Tigre des neiges, le manga d’Akiko Higashimura, il ne s’agit que d’une question de temps et de pourparlers avec mon portefeuille…
Dans Deep 3, la passion pour le basket est palpable dès la couverture, dès les premières pages. Le scénario est très prenant, porté par des dessins dynamiques et précis. On vit les matchs, on vibre avec les joueurs, on est entraîné dans leur vie dès le commencement. On comprend vite que celle de Damian, le héros, est loin d’être paisible.
Deep 3 ou la lutte pour vivre ses rêves
Le père de Damian s’appelle Earvin Johnson. Le célèbre Earvin Johnson, qu’on connaît plus sous le surnom de Magic Johnson, la légende vivante des Lakers, du basket. Mizuno, le scénariste, est fan des Lakers et le montre. D’autres références références sont distillées dans le manga. Mais nul besoin de s’y connaître en basket pour apprécier l’œuvre. Le manga, fort de ses différents niveaux de lecture, s’apprécie, que l’on soit ou non fan ou connaisseur de basket.
En choisissant Damian comme héros, un héros métis (père afro-américain, mère japonaise), les mangaka abordent un thème encore peu évoqué dans les manga : la racisme. Certes, l’on pourra objecter que plusieurs mangas l’ont déjà évoqué sans forcément le dire. Lorsque, par exemple, certains s’érigent en dominateurs et s’en prennent à d’autres qu’ils jugent coupables parce que différents… des développements que l’on peut retrouver dans des récits de fantasy, de science-fiction, et autres imaginaires. Dans Deep 3, c’est notre monde, c’est aujourd’hui, c’est maintenant. On comprend tout de suite ce qu’il se passe. Les auteurs nous montre la réalité crue. Nul doute qu’elle sera davantage approfondie au fil des tomes.
Deep 3 nous plonge dans la vie de joueurs passionnés, blessés, parfois traumatisés. Damian doit lutter contre les montagnes de préjugés qui se dressent devant lui. Il doit aussi lutter contre la maladie. Cela fait beaucoup de combats, pour un adolescent. Il faut néanmoins oser croire, même quand tout semble impossible. Croire, c’est déjà gagner une victoire.
Les infos en plus
Deep 3, aux éditions Mangetsu
Handle Your Game, la chaîne cool pour en savoir plus sur le basket
Générique de début et de fin du Podcast : Hands of the wind, de Manuel Delsol.