Précédemment dans Deep 3

Le rêve en crise

À la fin du tome 4, Damian traverse une nouvelle crise. ll s’agit pourtant le 1er match des playoffs – le premier match des éliminatoires. L’équipe de Damian, le South Los Angeles College, SLAC (les Gauchos), affronte le South Sacramento College. Bruce, le meneur, avait bien encouragé Damian. Il ne devait pas se croire inférieur aux autres. Car l’atout de Damian, c’est la gravité. Il s’est fait une réputation de tireur d’élite auprès des autres équipes et provoque la panique dans le camp adverse. C’est un précieux atout pour les autres membres des Gauchos ! La seule présence de Damian électrise le terrain… Enfin, il le pensait, jusqu’à la rencontre avec le South Sacramento College… où Damian se retrouve complètement démarqué ! La gravité ne ferait-elle plus effet ?

La crise s’amplifie dans le tome 5. Pourquoi les adversaires sont-ils si détendus devant Damian ? Ils semblent connaître la maladie de Damian. Une taupe se serait-elle infiltrée dans l’équipe ? Pas le temps de mener l’enquête. La compétition des éliminatoires continue et se fait de plus en plus rude. Les places sont très chères pour participer au tournoi. Les SLAC pourront-ils toucher leur rêve ?

Le groupe toujours

Le tome 5 de Deep 3 est encore un tome très intense. Les playoffs malmènent les héros, qui peinent à maintenir la tête hors de l’eau. On sent la pression sur leurs épaules, leur avenir, remis en jeu à chaque match… Les joueurs alternent victoires et défaites… Des défaites au goût parfois vraiment amer. Un match peut-il se terminer alors qu’on a tout donné ? Mais l’équipe adverse aussi a tout donné. Comment départager des joueurs qui n’ont pas démérité ? Comment arbitrer entre des adversaires qui « méritent » de gagner ? Et si l’on ajoute à cela des caractères sympathiques (ou non), une vie parfois difficile, des problèmes d’argent… On a envie de soutenir l’un, de soutenir l’autre… Hélas, à la fin, il n’y a qu’une seule équipe qui gagne. Mais, parfois, la défaite ouvre la porte de la victoire…

Le tome 5 de Deep 3 s’arrête sur quelques joueurs des SLAC connus auparavant pour leurs individualités. Ils continuent désormais d’évoluer dans le bon sens. Chris, le provocateur, apprend progressivement l’esprit d’équipe, gagne en sagesse, en maitrise de soi, et cela se paie sur le terrain. Même constat pour Joe qui apprend à affronter ses peurs, à se regarder vraiment et à oser sortir de sa zone de confort. En voyant Damian si motivé malgré les limites que lui impose le yips, il se dit que lui aussi peut se lever et dépasser ses limites.

Pom pom vs cheerleaders ?

L’épisode 28 consacré au tome 4 de Deep 3 s’arrêtait sur les cheerleaders. Je tiens à corriger une grave faute commise durant cet épisode. J’avais dit que « cheerleaders » pouvait se traduire « pom pom girl » ou « pom pom boys ». Mais en fait, non. Mes excuses ! Les pom pom girls et boys font partie de la famille des cheerleaders. Mais tous les cheerleaders ne sont pas des pom pom. Le cheerleading est un sport qui mêle à la fois la gymnastique acrobatique, la danse, et les chorégraphies. Un sport très athlétique, donc. Pour des raisons évidentes de sécurité, les cheerleaders n’ont pas les fameux pompons…

Pom pom et les clichés

On confond encore beaucoup cheerleaders et pom pom girls… peut-être parce que ces dernières ont largement investi le milieu, et que la pop culture a largement contribué à la confusion. On ne compte plus les séries montrant des pom pom girls courtement vêtues agitant leurs pom pom pour encourager ces hommes sur le terrain… Bien sûr, cette image n’a rien à voir avec la réalité de la pratique sportive. Mais l’on voit aussi nombre de cheerleaders arborant un code vestimentaire très proche de celui des pom pom girls (pour ne pas dire identique).

D’ailleurs, on pourrait se demander pourquoi les tenues des cheerleaders et des pom pom girls ont-elles autant raccourci avec le temps ? En plongeant dans le passé on découvre que derrière tout ça… y’avait des hommes, au moins un. Pour éviter les bagarres des équipes de foot américain et les bagarres dans le public, un certain Thomas Peebles aurait pensé à des femmes pour encourager ces hommes. On rappelle le contexte, 19e-20e siècle : les équipes étaient exclusivement constitués d’hommes blancs. Les femmes étaient dans les encouragements… et au fil du temps, et au fil des clichés et des confusions, on a associé cheerling, pom pom girls, corps sexualisé, dénudé, etc.

Pom pom à l’épreuve de #Metoo

Faut-il tout arrêter ? Ou tout repenser ? Avec la vague #Metoo, plusieurs équipes de basket ont cessé de faire appel aux cheerleaders du moins, à la vision stéréotypée qui s’étalait jusque là. Ça a commencé en 2018 avec l’équipe de Toronto, puis les Spurs de San Antonio… Crainte d’être accusé de sexisme ? Volonté de mettre plus de mixité ? Effectivement, au fil du temps, on avait plutôt l’impression de voir un show, certes, très athlétique, mais aussi très dénudé. Bien sûr, toutes les équipes de cheerleaders ne versaient pas dans la pratique, mais c’est cette image-là qui est restée : des femmes courtement vêtues présentant des chorégraphies si sexy que le côté sportif est effacé. On retient qu’elles sont belles, presque sans habits et se déhanchent pour qui ? Pour quoi ? Tout ça réduit le sport à quelque chose qui n’a plus rien de sportif. Les équipes ont dit vouloir mettre fin à ces pratiques pour justement proposer des programmes plus familiaux.

Un sport à réinventer ?

On a salué la décision de ces équipes de basket, mais certains l’ont aussi critiqué. Parmi les critiques, des cheerleaders ont regretté la brutalité de ces décisions. Pour elles, c’était un licenciement sec. Qu’allaient-elles faire ? Mais n’y avait-il pas moyen de garder les sportives ? Après tout, il s’agit plus de modifier les chorégraphies, les tenues… Le travail, lui, est toujours là. Il est même mieux mis en valeur, enfin débarrassé de l’hyper sexualisation. Et mixte ! C’est bien ensemble qu’il est possible de faire bouger les choses.

Les infos en plus

Retrouvez Deep 3 aux éditions Mangetsu

Générique du podcast : Hands of the wind, de Manuel Delsol

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